12 years a slave Steve McQueen
McQueen ne fait pas des films sympathiques. Ceux qui ont mal vécu Hunger et Shame retrouveront avec angoisse ce qui avait auparavant marqué ses deux films précédents ; une façon provocatrice d’interpeller le spectateur en s’appuyant sur des images chocs. Le film ne déroge pas à la règle et le sujet, un noir américain libre devient, à la fin du XIXe siècle, esclave, aux mains d’un esclavagiste pervers, est le creuset de toutes les horreurs dont sont capables les hommes. La violence brute montrée est cependant au service de la dénonciation et au risque de passer pour de la complaisance, les scènes de pure atrocité appuient le propos du cinéaste. La longueur insoutenable des moments de sévices corporels s’étirent pour susciter la colère, mais peuvent aussi déranger. C’est un cinéma ambigu, plans recherchés en décalage avec ce qui est montré à l’intérieur du cadre, personnage principal entre courage et compromission, corps martyrisés et corps libres. La trajectoire navigue sans cesse entre des sentiments contradictoires et empêche de tomber dans le manichéisme, la naïveté, la facilité. Et comme l’affiche le démontre, le personnage court sans cesse vers son passé, son seul avenir. http://www.imdb.com/video/imdb/vi302032921/?ref_=tt_ov_vi
Et demain sur GSC Ida de Pawel Pawlikowski